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Matthieu 9, 1-8 Aie du coeur mon enfant...

  • Photo du rédacteur: Nicodème
    Nicodème
  • 5 juil. 2018
  • 2 min de lecture

En ce temps-là, Jésus monta en barque, refit la traversée, et alla dans sa ville de Capharnaüm. Et voici qu’on lui présenta un paralysé, couché sur une civière. Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : " Confiance, mon enfant, tes péchés sont pardonnés. " Et voici que certains parmi les scribes se disaient : " Celui-là blasphème. " Mais Jésus, connaissant leurs pensées, demanda : " Pourquoi avez-vous des pensées mauvaises ? En effet, qu’est-ce qui est le plus facile ? Dire : “Tes péchés sont pardonnés”, ou bien dire : “Lève-toi et marche” ? Eh bien ! pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir, sur la terre, de pardonner les péchés… – Jésus s’adressa alors au paralysé – lève-toi, prends ta civière, et rentre dans ta maison. " Il se leva et rentra dans sa maison. Voyant cela, les foules furent saisies de crainte, et rendirent gloire à Dieu qui a donné un tel pouvoir aux hommes.

On pourrait être étonné de la première phrase que dit Jésus au paralysé en voyant la foi de ces proches : "Confiance, mon enfant, tes péchés sont pardonnés." Dans la traduction araméenne le mot confiance est traduit par "courage" ou "aie du cœur". Le pardon des péchés est une histoire de cœur, de guérison du cœur. Jésus commence par toucher le cœur des hommes et ensuite il s'occupe des corps. Les maladies du cœur sont nombreuses, bien souvent elles ne se voient pas, et cependant elles paralysent toute la personne. Il faut du courage pour les regarder en face. Il faut parfois se laisser porter par les autres.  Il faut aussi oser donner notre Confiance en Celui qui est capable de les soigner et de nous élever jusqu'au plus haut de nous-mêmes. Récemment j'ai lu un tout petit livre François Jullien, un philosophe qui maîtrise très bien le grec et qui disait que le mot "guérir" est souvent traduit en grec par le mot "advenir" Quand Jésus demande à un malade s'il veut guérir, la question semble complètement inutile, forcément le malade veut guérir, mais si on remplace le mot guérir par advenir alors cela change tout... "Veux-tu t'ouvrir à quelque chose qui te dépasse, que tu ne maîtrises pas mais qui est entrain de se passer en toi malgré ta maladie, tes paralysies et tes infirmités ? Quelque chose qui se passe dans le coeur... Ce chemin que Jésus fait avec le paralytique suscite des mauvaises pensées chez les scribes car ils ont très bien compris ce que Jésus lui propose de vivre et vers quoi il tend. Ils n'auraient pas de telles pensées sinon. Alors Jésus va encore plus loin et guéri cette fois le corps du paralysé pour montrer que le pouvoir d'avenir est bien quelque chose qu'il propose dans son message. C'est même le cœur de son message. Nous sommes tous destiné à advenir, à grandir et à nous déployer en Dieu. C'est le chemin de retournement à vivre pour se relever, prendra sa vie en main et commencer à vivre vraiment.

in "ressources du christianisme" éd. de Herne

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