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Matthieu 5, 21-26 Si tu te souviens que ton frère....

  • Photo du rédacteur: Nicodème
    Nicodème
  • 5 sept. 2018
  • 3 min de lecture

21 « Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre, et si quelqu’un commet un meurtre, il devra passer en jugement. 22 Eh bien ! Moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement. Si quelqu’un insulte son frère, il devra passer devant le tribunal. Si quelqu’un le traite de fou, il sera passible de la géhenne de feu. 23 Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, 24 laisse ton offrande, là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. 25 Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et qu’on ne te jette en prison. 26 Amen, je te le dis : tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou.


Un jugement pour le Royaume

Dans l’Évangile, il est écrit précédemment : « Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. »* Quelle est cette justice supérieure dont parle Jésus ? L’affaire est d’importance, il s’agit d’entrer dans le Royaume des Cieux. « Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens […] si quelqu’un commet un meurtre, il devra passer en jugement. » Jusque-là, nous sommes tous d’accord et c’est bien cette règle que les scribes et les pharisiens appliquent. Mais il ne suffit pas de n’avoir pas tué pour être juste aux yeux de Dieu. L’Évangile va plus loin : « Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement. » Un jugement pour deux actes (le meurtre et la colère) qui, aux yeux de tout le monde, n’ont pas la même gravité. Comment comprendre une même rétribution pour des actes différents ? Cela nous rappelle cette parabole où tous reçoivent un même salaire pour un nombre bien différent d’heures de travail. Une interprétation courante est qu’ayant reçu la foi dès notre jeune âge ou à un âge plus avancé, nous irons tous au paradis ! Un même paradis pour tous, d’accord, mais un même jugement pour tous ? C’est difficile à entendre. En annonçant le jugement, Jésus nous invite à regarder toutes les atteintes que nous pouvons porter à la vitalité de ceux avec qui nous vivons. Cela concerne à la fois les atteintes physiques et morales. Alors, au lieu d’attendre le « jugement dernier » pour nous rendre compte du mal que nous faisons à autrui, il est peut-être préférable de passer d’abord par le jugement de sa conscience, éclairée par l’esprit du Christ. Le jugement nous réconcilie avec nous-mêmes et avec autrui. Le jugement, c’est maintenant. Soeur Carine Michel, Dominicaine

* Évangile selon saint Matthieu ch 5, v 20.


J'aime bien la comparaison de cet évangile avec la parabole des ouvriers de la dernière heure où dans les deux cas, la justice de Dieu ne ressemble pas à celle des hommes. Où plutôt la justice de Dieu n'a pas les même fondements que celle des hommes. La justice de Dieu s'appuie sur l'amour qu'il porte à chacune et chacun en particulier et à sa miséricorde, malgré les cibles manquées.

Soeur Céline parle "des atteintes que nous pouvons porter à la vitalité de ceux avec qui nous vivons." "Porter atteinte à la vitalité de mon frère, de ma soeur, à sa créativité est passible de jugement ! " "empêcher de vivre" en quelque sorte, me condamne à être malheureux. Cela me parle beaucoup ce matin et éclaire une manière d'être en relation qui donne la vie ou qui peut donner la mort...

Quand au jugement, comme je l'ai dis dans une précédente méditation, il n'est pas selon moi une condamnation, mais une invitation à se retourner dans sa terre intérieure et à reconstruire ce qui a été abîmé, dans un sens comme dans l'autre. J'ai abîmé une relation ou bien j'ai été blessé par quelqu'un alors, le chemin à vivre est d'essayer, avec le temps qu'il faudra et avec l'aide du Souffle de Vie, de reconstruire, de redonner vie à cette relation qui pourtant a été source de mort... Le chemin est long et difficile dans la mesure où la souffrance à été plus ou moins douloureuse.. Et pourtant c'est chemin de Vie..

Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande.

En fait, on ne s'arrête jamais d'apprendre à aimer et je suis bien d'accord avec soeur Céline, le jugement (pris comme un chemin de retournement) c'est à chaque instant qu'il me faut le vivre pour donner toujours et encore La Vie.

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