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Matthieu 5, 20-26

  • Photo du rédacteur: Nicodème
    Nicodème
  • 14 juin 2018
  • 3 min de lecture

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je vous le dis : Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre, et si quelqu’un commet un meurtre, il devra passer en jugement. Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement. Si quelqu’un insulte son frère, il devra passer devant le tribunal. Si quelqu’un le traite de fou, il sera passible de la géhenne de feu. Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et qu’on ne te jette en prison. Amen, je te le dis : tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou. »


Jésus pointe trois attitudes sur lesquelles il nous faut travailler :

"se mettre en colère" c’est toujours laisser son agressivité prendre le dessus et la laisser retomber sur l’autre. Parfois même nous avons cette fausse impression que nous mettre en colère nous fait du bien, en fait c'est tout le contraire qui se produit ! D’une part, l'autre n'est jamais réceptif aux paroles violentes, et cela peut même le détruire. D’autre part, en nous-mêmes, reste un goût amer et une sensation de "mal-être".

Il est clair que parler calmement est toujours plus efficace pour s'expliquer..

Le Fondateur de l'aïkido, morihei Ushiba dit ceci : "rappelle-toi toujours que dans une querelle, ce n'est jamais l'autre ton adversaire, mais c'est le conflit qui rend la relation difficile, c'est lui l'ennemi à combattre .." Il faut donc combattre non pas la personne, mais le conflit qui crée les tensions et essayer de remettre de l’harmonie là où elle n’est plus.

Jésus dit : « Tout homme à se met en colère contre son frère, devra passer en jugement"...

Plus qu’une condamnation, le jugement semble être ce chemin de retournement qui s’ouvre devant nous à chaque fois que la colère monte en nous. se retourner pour montrer un autre visage à l’autre et marcher ensemble sur le chemin de l'harmonie.

La deuxième attitude, c'est l'insulte

"Si quelqu’un insulte son frère, il devra passer devant le tribunal." L'insulte peut tuer car elle dévalorise l'autre, le rabaisse, et l'humilie même... Les mots peuvent si souvent blesser profondément. Ils peuvent avoir des répercussions sur la vie de l'autre et sur l'estime qu'il a de lui-même.. Là aussi Jésus nous dis que celui qui insulte son frère devra passer devant un tribunal, autrement dit, devra faire un chemin de reconstruction de la relation avec l’autre… Peut-être parce qu'il devient responsable de ce qu'il aura provoqué chez le frère, victime d'une insulte... Et il faudra qu'il en assume les conséquences et mette tout en oeuvre pour reconstruire ce qui a été abîmé.

La troisième attitude c’est traiter quelqu’un de fou :

"Si quelqu’un le traite de fou, il sera passible de la géhenne de feu." Traiter quelqu'un de fou, c'est se donner un droit qui ne nous appartient pas, de juger ce qui est normal et qui ne l'est pas. Avoir une telle attitude d'exclusion de l'autre différent, c'est être bien prétentieux et bien mal connaître la personne humaine, ses fragilités, ses souffrances, ses blessures.. Alors une autre purification du cœur se profile afin de changer notre regard et de voir en toute personne un enfant de Dieu... Il nous faut dépasser la différence pour rejoindre le cœur, en brûlant en nous tout ce qui nous fait avoir ce regard étroit et si vide d'amour…

Il me semble que ces trois attitudes dont parle Jésus sont des chemins de purification de notre agressivité (la colère) de notre langue, notre parole (l’insulte) et de notre regard négatif de l’autre..

Le mot « jugement » ne signifie pas une condamnation, une sanction et encore moins une culpabilisation, mais il est plus un nouveau chemin à prendre, un chemin de renaissance à vivre quand on reconnait humblement que l’on s’est loupé...


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