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Matthieu 5, 1-12 "En Marche, vous avez le Bien en vous..."

  • Photo du rédacteur: Nicodème
    Nicodème
  • 9 juil. 2018
  • 4 min de lecture

01 Voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui. 02 Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait : 03 « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. 04 Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. 05 Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage. 06 Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés. 07 Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. 08 Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. 09 Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. 10 Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux. 11 Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. 12 Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! C’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés.


D’une montagne à l’autre*

C’est l’Évangile de la messe de la Toussaint. On trouve en effet dans chaque béatitude une caractéristique de la vie de tel ou tel saint. Mais si ces huit béatitudes dessinent le portrait d’un homme, c’est avant tout celui de Jésus-Christ. Il est même celui qui a vécu de la manière la plus exemplaire chacune de ces béatitudes. Jésus proclame « heureux » ceux qui accompliront le programme de ces huit phrases. Mais il ne faut pas se méprendre. Certains y ont vu non seulement la promesse d’une récompense future pour ceux qui souffrent, mais même une invitation à souffrir en vue d’être récompensé un jour. Il ne s’agit pas de cela. Le cœur de ce texte est une invitation à ressembler au Christ. Voici huit voies pour le rejoindre, huit sentiers pour gravir la montagne où Jésus se tient quand il proclame ces paroles. Certains monteront par la face nord, toute droite, mais verticale, et d’autres par le long sentier sinueux. Pour saint Matthieu, ces paroles sont la loi nouvelle. Déjà, juste après la sortie d’Égypte, Dieu avait donné une loi sur le mont Sinaï. Les instructions étaient alors très claires : on ne devait pas gravir la montagne. Seul Moïse le pouvait. Le peuple n’avait pas même le droit de toucher le bord de la montagne tellement ce lieu était sacré. Avec Jésus, les temps nouveaux sont arrivés. Ces béatitudes ne nous sont pas données pour rendre le monde un peu plus supportable en attendant le Ciel. Elles nous sont proposées pour vivre comme le Christ et avec lui, pour goûter dès maintenant, le Royaume des Cieux. Frère Cyrille-Marie, dominicain.

* D’après le titre d’un beau livre de Paul Beauchamp.


Il y a quelques temps, pour retrouver la fraîcheur de ce texte, je m’étais inspirée d'une traduction d'un carme* qui m'avait bien intéressée et aidée à entrer dans la profondeur de ces béatitudes. J'ai modifié et réécrit certains passages en m’inspirant de la traduction de Chouraqui.. Rien de tel pour entrer dans le coeur de ces béatitudes, que d’essayer de les réécrire avec nos propres mots.


En marche, vous avez Le Bien en vous,

si vous gardez un cœur de pauvre,

sans autre ambition que de passer corps et âme au service du Royaume,

sans autre projet que le projet de Dieu,

sans autre assurance que ses promesses.

Vous serez prêt à accueillir alors, le cadeau inestimable qu’il vous réserve.


En marche, vous avez Le Bien en vous,

si vous laissez Dieu créer en vous et entre vous l'espace de la douceur,

alors tous les coeurs vous sont ouverts...


En marche, vous avez Le Bien en vous,

si en pleurant, vous laissez un espace à Dieu pour sécher vos larmes

si vous attendez de lui seul votre consolation, Il le sera.


En marche, vous avez Le Bien en vous,

si vous ne vous lassez pas d'avoir faim de Dieu, si vous avez soif de connaître sa volonté pour vous y ajuster avec amour à chaque instant,

car Dieu lui-même sera pain. Remplis de Dieu, vous resterez en marche dans chaque rencontre que vous ferez.


En marche, vous avez Le Bien en vous,

quand la miséricorde s'ouvrira en vous comme une blessure inguérissable,

car vous comprendrez alors le cœur de Dieu,

et vous saurez à quel point il vous aime.


En marche, vous avez Le Bien en vous,

vous qui courageusement essayer de gardez votre cœur pur,

car Dieu ouvrira votre regard,

et vous le verrez tel qu'il est.


En marche, vous avez Le Bien en vous,

vous qui cherchez la paix,

car vous faites l'oeuvre de Dieu, l'œuvre des fils et des filles de Dieu. La paix est la petite fille de l’Amour.


En marche, vous avez Le Bien en vous,

si au cœur de la souffrance morale ou physique, au coeur des insultes et des persécutions, vous trouvez encore et malgré tout, la force de vous de tourner votre regard vers Dieu et de vous en remettre Lui, alors une étincelle d'espérance percera au coeur de votre détresse, une joie profonde allumera votre âme et vous élèvera jusqu’au plus haut de vous-même.


* Texte inspiré du texte de Jean Lévèque, Carme sur le site : Bible et vie monastique

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