Matthieu 3, 5-12 Il l'a brûlera au feu qui ne s'éteint pas
- Nicodème
- 20 juin 2018
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05 Alors Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain se rendaient auprès de lui, 06 et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain en reconnaissant leurs péchés. 07 Voyant beaucoup de pharisiens et de sadducéens se présenter à son baptême, il leur dit : « Engeance de vipères ! Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ? 08 Produisez donc un fruit digne de la conversion. 09 N’allez pas dire en vous-mêmes : “Nous avons Abraham pour père” ; car, je vous le dis : des pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham. 10 Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu. 11 Moi, je vous baptise dans l’eau, en vue de la conversion. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. 12 Il tient dans sa main la pelle à vanner, il va nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera son grain dans le grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas.
Une conversion totale
Au plan religieux, l’attitude de tous ces gens qui viennent rencontrer Jean-Baptiste nous semble très juste. En effet, ils viennent de loin pour reconnaître leurs péchés – ce n’est jamais facile – et recevoir le baptême. Leur belle humilité nous fait trouver la réprimande de Jean bien sévère ! Il en accuse certains de fuir la colère qui vient, comme si leur repentance était une manière d’échapper à peu de frais à leur condition de pécheur et au jugement divin. Pourquoi cette repentance ne serait-elle pas sincère ? N’est-elle pas le signe d’une vraie conversion ? Ne vaut-elle pas plus que l’accomplissement de rites extérieurs, comme les sacrifices au Temple ?
En fait, le Baptiste veut les prémunir contre une idée fausse : la conversion n’est pas avant tout une affaire purement intérieure et spirituelle.
Au contraire, elle doit se traduire concrètement, jusque dans la vie sociale. La première lettre de saint Jean l’exprime clairement : « Si quelqu’un dit : “J’aime Dieu”, alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas. »* L’Écriture nous dit qu’on juge un arbre à ses fruits. Une idée me vient : l’arbre, c’est ma relation à Dieu ; les fruits, ce sont mes relations avec mes frères.
Ce n’est pas seulement la fine pointe de notre âme qui est à convertir, c’est notre personne dans toutes ses ramifications ! Ce n’est pas seulement notre vie spirituelle, c’est notre vie… tout court !
Cet appel à la conversion du Baptiste et le commentaire du frère Cyrille-Marie nous entraîne bien loin ce matin...
Jean accuse les scribes et les pharisiens de se convertir qu'à moitié finalement et de ne pas produire le "bon fruit" de la conversion..
Le frère Cyrille-Marie, accentue cela en disant : c'est toute notre vie qui doit être retournée, convertie, changer...
Je repense encore et toujours à cet entretien de Jésus avec Nicodème, "personne à moins de renaître d'en-haut, ne peut voir le règne de Dieu... Personne a moins de renaître de l'eau et de l'Esprit ne peut entrer dans le règne de Dieu."
Ce retournement, cette conversion dont il est question ici, j'aime bien l'appeler renaissance, car il s'agit bien de cela, d'une nouvelle naissance. On passe d'un état à un autre. Il y a l'homme ancien et l'homme nouveau. C'est une véritable métamorphose de notre toute notre vie qui se produit. Pour certains c'est spectaculaire, ils sont comme Paul qui en tombe par terre et pour d'autres cette renaissance se fait sur un long temps. Peu importe...
L'image du blé est belle, mais pour l'obtenir que de travail ! Il faut le séparer de son épi, l'amasser, enfin le broyer pour le transformer en farine. La transformation est de taille ! et pourquoi cela, pour être la nourriture des hommes. On voit se profiler le don de la vie de Jésus. Il se fait grain de blé pour nourrir les hommes. C'est le chemin qu'il nous invite à vivre aussi.. Être pain pour les autres, se laisser manger. Et remarquons que rien ne se perd, même la paille contribue à alimenter un feu qui ne s'éteint pas, qui brûle éternellement....
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