Matthieu 1, 7-11 Matthieu pas à pas... Retraite dans la ville
- Nicodème
- 23 mai 2018
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06 David, de son union avec la femme d’Ourias, engendra Salomon, 07 Salomon engendra Roboam, Roboam engendra Abia, Abia engendra Asa, 08 Asa engendra Josaphat, Josaphat engendra Joram, Joram engendra Ozias, 09 Ozias engendra Joatham, Joatham engendra Acaz, Acaz engendra Ézékias, 10 Ézékias engendra Manassé, Manassé engendra Amone, Amone engendra Josias, 11 Josias engendra Jékonias et ses frères à l’époque de l’exil à Babylone.
Vos papiers s’il vous plaît ! Pourquoi faire une généalogie de Jésus ? Sans doute Matthieu veut-il établir la preuve documentaire que Jésus est bien celui que le peuple acclamait, le « fils de David »*, l’héritier de la promesse faite par Dieu, le « rejeton de la souche de Jessé »** qui doit sauver son peuple. Cette longue liste est donc comme la carte d’identité de Jésus. Elle commence avec Abraham, le premier circoncis, ce qui permet aussi de faire le lien entre l’ancienne et la nouvelle Alliance. Car cette « lignée » des pères, inscrite dans la grande tradition de l’Écriture, affirme : « L’Évangile de Jésus-Christ n’est pas une nouvelle doctrine, mais c’est l’accomplissement de la promesse de Dieu. » Elle est comme une chaîne qui tient fermement ensemble toute l’histoire d’Israël, jusqu’à son achèvement, en Jésus. Mais cette généalogie un peu identitaire, « israélite », n’est pas celle que l’on trouve dans l’Évangile selon Luc, plus universelle, et qui remonte, elle, jusqu’à la création. Jésus n’y est pas seulement descendant d’Abraham, fils du peuple juif, mais d’abord « Fils de Dieu », nouvel Adam qui vient sauver l’humanité entière. D’ailleurs, à partir de David, les deux généalogies divergent. À part deux noms, ça n’a plus rien à voir… L’un et l’autre évangéliste dressent donc chacun une carte d’identité différente. Ils le font en fonction de leurs différents auditoires, Matthieu s’adressant à des juifs convertis alors que Luc s’adresse à des chrétiens issus du paganisme. Jésus aurait-il une double identité ? Non. L’une et l’autre de ces constructions théologiques, car il s’agit bien de constructions, ont le même objectif, rappeler qu’il n’y a qu’une seule histoire, un seul Dieu, un seul salut offert à tous. Frère Jocelyn D'Orveault
* 2 Samuel 7, 12-16.
** Isaïe 11, 1-5.
Quelle belle idée ce matin de comparer les deux généalogies, celle de Matthieu et celle de Luc. J'ai d'ailleurs mis un moment pour trouver celle de Luc ! Je pensais qu'elle se situait au début de l'évangile et bien non, elle est juste entre le baptême de Jésus et les tentations au désert, au chapitre 3,23-38. Juste après la phrase du Père "Tu es mon fils, moi, aujourd'hui, je t'ai engendré. Et juste avant une autre phrase importante : "Jésus, rempli de l'Esprit Saint, revint du Jourdain, et il était dans le désert conduit par l'Esprit. Sa mission est née du Père et conduit par le Souffle pour vivre cette traversée de notre pâte humaine...
Le fait que les deux évangélistes ne donnent pas les même ancêtres à Jésus, c'est à la fois pour nous dire l'universalité de sa venue, Il est venu pour tous et dans chaque histoire en particulier, mais il me semble aussi que cela souligne le fait que nous sommes toujours en recherche de son identité. Oui il est fils de Dieu, mais dans ma propre histoire, comment se situe-t-il ? Où est sa place ? où peut-être qu'elle place je lui laisse dans toutes mon histoire... Comment moi aussi je me laisse engendrer par Dieu et guider par son Souffle
J'ai beaucoup aimé une note de la Tob (Mt 1, 2, note c) sur le mot engendrer : "engendrer quelqu'un c'est lui transmettre son image, l'image de Dieu, par le sang ou par l'adoption."
Peut-être qu'à nous aussi Dieu nous dit ce matin : "Tu es mon fils, ma fille, aujourd'hui je t'ai engendré. Laisse-toi remplir par le Souffle et laisse-le te guider...
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