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Matthieu 1, 16. 18-21. 24a

  • Photo du rédacteur: Nicodème
    Nicodème
  • 19 mars 2018
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 10 avr. 2018


Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 1, 16. 18-21. 24a


Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle Christ (ou Messie). Voici quelle fut l’origine de Jésus Christ. Marie, la mère de Jésus, avait été accordée en mariage à Joseph ; or, avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret. Il avait formé ce projet, lorsque l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit.



C'est étrange cette fête de St. Joseph au milieu du carême ! 

Invitation à nous replonger dans les textes sur l'incarnation... J'aime contempler cet événement extraordinaire d'un Dieu qui vient en notre chair.. Le livre que je suis entrain de lire oser la chair* m'éclaire beaucoup sur cette proximité que Dieu ose vivre avec nous dans l’unique but de nous rejoindre, de nous dire son infini amour, et pour qu’à notre tour nous puissions répondre à cet amour librement.

"La chair c'est le tout de l'être, l'unité de ce qui me constitue vivant et unique : corps, esprit, âme, intelligence, sensibilité, instinct, mémoire, héritages multiples, désir, histoire, parole. Tout ce qui me permet d'être et de dire "je suis".

Dieu en Jésus, vient habiter notre "chair". Il vient habiter mon "je suis". Marie a su à merveille accueillir cette présence de Dieu dans sa chair, dans tout son être, dans tout son "je suis".

Joseph était ajusté à Dieu et cependant face à l’incompréhension de cet évènement extraordinaire, il doit encore faire un grand chemin… Toujours en conscience, il décide de faire le moins de dégâts possible en répudiant Marie en secret.. et commence ainsi en lui tout un chemin d’approfondissement de leur amour, de l’Amour..

J'aime beaucoup la phrase dans la traduction de Chouraqui 

"ce qui s'enfante en elle est du souffle sacré" Ce qui s'est passé en Marie à initié un long et amoureux chemin de Dieu en elle et par ricochet en chacun.  "L'infini est en nous , le creux est en nous, l'empreinte c'est nous.. " (oser la chair) Il a fallu aussi que Joseph s’ajuste à ce qui était entrain de se passer à la fois en Marie, mais aussi en lui-même.

"Le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous » En s’incarnant en Marie, le Verbe s’incarne aussi en chaque homme, et aussi en Joseph.Dans le coeur de Joseph, Dieu se révèle… Dieu a besoin de l’acte de confiance de Joseph. Il me semble que ce songe qui est décrit dans ce texte, est plus de l’ordre d’une expérience en profondeur de Dieu. Joseph est ajusté, et cherche toujours malgré tout à comprendre, il cherche ce qu’il doit faire pour rester ajusté au coeur de cette incompréhension totale. Il lui faut « renaître d’en-haut » monter d’un cran ! Le souffle doit l’atteindre lui-aussi et s’enfanter aussi en lui… Il doit faire lui-aussi cette rencontre avec l’Amour Infini, car seulement ensuite il pourra dire son « oui ». Au coeur de l’incompréhension, de la blessure dans sa confiance en Marie, dans une solitude extrême, dans cette tourmente intérieur il cherche encore et toujours a rester ajusté à Dieu. Et Dieu se laisse trouver, Il est là dans le coeur de Joseph, et Il l’aime lui-aussi d’un amour infini… 

Alors il en est de même pour nous ce matin. Que risquons-nous, sinon que d’être aimé ? Joseph a du faire une expérience de cet ordre, pour que sa réponse ensuite soit donné sans plus aucune hésitation. C’est le « oui » qui l’emporte, même si tout est loin d’être clair et demeure encore si mystérieux. Le « oui » de la confiance est donné aussi par Joseph, parce que le Verbe s’est fait chair aussi en lui !


J’ai relu ce texte ce matin, qui a résonné en moi. Ce dominicain a une manière incroyable de percevoir la présence de Dieu et surtout l’incarnation dans notre chair.


"Dans l'histoire des hommes, Dieu a essayé de se faire entendre, sur tous les tons, et dans tous les modes : la confidence, le chuchotement, la colère, la consolation, etc. Les hommes n'ont pas entendu. Alors Dieu à pris le risque de dire Sa Parole, toute Sa Parole, et cette Parole c'est la vie d'un homme. C'est le Verbe fait chair, la Parole incarnée. L'ultime secret de Dieu, sa Parole toute entière, sa révélation totale, absolue, définitive, c'est un homme : Jésus-Christ.  L'amour ne peut rester abstrait. Il nous faut les signes, les repères, les caresses. L'amour porte cela dans sa nature : pour exister, il ne peut se suffire des déclarations. Il doit prendre chair - la chair - pour se dire et se recevoir. l'amour est impuissant par les seuls mots. Dieu lui-même ne pouvait s'en contenter, l'incarnation est nécessaire. L'absolu du don ne peut se satisfaire des mots seuls. Pour l'homme, pour nous, les mots amoureux ne sont pas suffisants. Et dieu le sait. Depuis toujours Dieu s'est époumoné pour faire entendre son amour, mais l'amour peut-il n'être qu'entendu ?  Il est nécessaire pour nous que Le Verbe vienne habiter toute notre humanité. L'amour ne peut être entendu et compris que par la chair et dans la chair. Dieu nous offre un corps -le sien- semblable au nôtre parce que notre corps le réclame. Nous avons besoin de toucher, d'être touché, regardé... L'amour ne peut pas être sous des formes fragmentaires, il doit être tout. Don du corps, Dieu en corps, dans Jésus. Il fallait que Dieu devienne homme pour que l'homme devienne Dieu, parce qu'il faut égalité de nature pour que l'amour s'entende et se partage.  Quand Dieu donne chair à l'homme, il n'en choisit pas les morceaux ; il n'y en a pas qui soient plus nobles et d'autres plus honteux. Quand Dieu s'incarne il occupe tout. Dieu habite notre chair entière, surtout ce que nous avons le plus de mal à vivre.


* Oser la chair - Jean-Pierre Brice Olivier, éd. du Cerf 9 €

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