Matthieu 1, 12-17 De pères en Père. Matthieu pas à pas
- Nicodème
- 25 mai 2018
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12 Après l’exil à Babylone, Jékonias engendra Salathiel, Salathiel engendra Zorobabel, 13 Zorobabel engendra Abioud, Abioud engendra Éliakim, Éliakim engendra Azor, 14 Azor engendra Sadok, Sadok engendra Akim, Akim engendra Élioud, 15 Élioud engendra Éléazar, Éléazar engendra Mattane, Mattane engendra Jacob, 16 Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle Christ. 17 Le nombre total des générations est donc : depuis Abraham jusqu’à David, quatorze générations ; depuis David jusqu’à l’exil à Babylone, quatorze générations ; depuis l’exil à Babylone jusqu’au Christ, quatorze générations.
De pères en Père Les générations se suivent quatorze par quatorze et tout cela ressemble à un bel agencement. On se reçoit de père en fils, on hérite de la longue tradition des ancêtres, on appartient à la même famille. Et malgré les accidents, car il y a, ici, beaucoup de traîtres, d’idolâtres, de mauvais rois et de mauvais stratèges qui ont précipité la chute d’Israël, bon an mal an, donc on partage le même sang, c’est-à-dire la même vie. Et donc la même promesse. Car il faut être fils d’Abraham, pense-t-on, pour recevoir et transmettre la Parole donnée par Dieu. On reste entre soi, on dira « purs ». Il y a nous, et il y a les autres. Seulement voilà, à la toute fin de la généalogie, Joseph, fils de tous ses pères, fils de David, fils d’Abraham, n’engendre pas. Il n’est pas le père qui transmet à Jésus la vie qui vient de Dieu. Jésus est engendré de Marie par un autre. L’autre n’est pas nommé. Mais on comprend qu’il est l’Autre, celui qu’aucun nom n’enferme. Celui qui n’a reçu son nom d’aucun père avant lui. Tout ça pour ça ? Matthieu aurait pu l’annoncer directement et nous éviter cette liste fastidieuse ! Sans doute fallait-il tout ce déroulement pour mettre en valeur la rupture : la vie ne vient plus des pères, mais elle vient du Père. Matthieu affirme ici la divinité du Christ. Un motif théologique développé très tôt par les premières communautés chrétiennes. Mais il y a plus que cela. Avec Jésus, engendré par le Père, une nouvelle logique se met en place. Désormais, dans la foi, chacun se reçoit d’abord de Dieu, quels que soient sa famille, son peuple ou sa nation*. Chacun, chacune, peut, à la suite de Jésus, se reconnaître fils, fille du même Père. Tous héritiers de la promesse, et donc, comme lui, tous porte-parole de Dieu.
Frère Jocelyn Dorvault. *Apocalypse ch 5, v 9-10.
Quelle belle méditation du frère Jocelyn sur cette dernière partie de la généalogie de Matthieu. "la vie ne vient plus des pères, mais du Père". Nous basculons sur un autre niveau de relation avec Dieu, dans une nouvelle "logique". Avec la venue de Jésus, dans la foi, nous aussi nous naissons et renaissons en Dieu. Issue d'une longue lignée, Jésus est bien venu dans notre histoire, dans un peuple, dans un temps donné, mais sa venue à un vrai goût de nouveauté et d'ouverture universelle. Avec Jésus, désormais, nous sommes invités à nous recevoir du Père, à prendre conscience que l'origine de notre être est en Lui et retourne vers Lui. Michel Guerre nous a souvent partagé cette petite phrase dans ses billets : "Nous sommes tous enfants de Dieu, mais nous avons à apprendre à devenir des filles et des fils de Dieu"... Belle nuance, dynamique qui nous met en route !
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