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Luc (7, 11-17)

  • Photo du rédacteur: Nicodème
    Nicodème
  • 18 sept. 2018
  • 3 min de lecture



En ce temps-là, Jésus se rendit dans une ville appelée Naïm. Ses disciples faisaient route avec lui, ainsi qu’une grande foule. Il arriva près de la porte de la ville au moment où l’on emportait un mort pour l’enterrer ; c’était un fils unique, et sa mère était veuve. Une foule importante de la ville accompagnait cette femme. Voyant celle-ci, le Seigneur fut saisi de compassion pour elle et lui dit : « Ne pleure pas. » Il s’approcha et toucha le cercueil ; les porteurs s’arrêtèrent, et Jésus dit : « Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi. » Alors le mort se redressa et se mit à parler. Et Jésus le rendit à sa mère. La crainte s’empara de tous, et ils rendaient gloire à Dieu en disant : « Un grand prophète s’est levé parmi nous, et Dieu a visité son peuple. » Et cette parole sur Jésus se répandit dans la Judée entière et dans toute la région.


Jésus est pris de compassion, pris aux entrailles par cette maman qui vient de perdre son enfant. Souffrance absolue, dont la seule consolation serait de pouvoir à nouveau serrer dans ses bras son petit, le voir grandir, aimer, et devenir père à son tour.. La vie normale d'un homme.. Cependant, ici, tout s'est arrêté, tout s'est effondré. Le jeune homme est mort et la maman aussi quelque part. Car lorsque l'on perd quelqu'un que l'on aime, qui plus est un enfant, une partie de nous-même meure aussi, au point de le ressentir physiquement... Il faut du temps pour se relever et continuer à vivre malgré tout.

Je suis attentive à ce que dit Jésus ce matin. Tout d'abord, "Ne pleure pas"...

Les larmes sont signe de saturation. Elle déborde de nos yeux à différentes occasions. Ce peut-être à cause de grands peines, comme ce matin, de grandes souffrances, mais aussi de grandes joies. Elles attestent que quelque chose en nous a été remué, bougé de l'intérieur et elles font sortir de nous-même tous ces sentiments que nous ne pouvons plus garder à l'intérieur. Les larmes nous libèrent et en même temps elles nous trahissent, elles nous rendent vulnérables et en même temps tellement plus humain. Les larmes sont pour nous, comme un dévoilement de ce qui nous habite au plus profond, elles sont langage en elle-même sans que nous ayons à prononcer un seul mot. Elles nous font entrer en communion les uns avec les autres. Que ce soit pour une joie, ou pour une peine, lorsque l'on voit quelqu'un avec les larmes aux yeux, nous avons immédiatement le désir de communier avec lui, de partager cette peine ou cette joie, de rentrer en relation d'affection et d'amitié. C'est exactement ce que fait Jésus quand il dit "Ne pleure pas",. On pourrait rajouter, "j'ai entendu ta peine, ta tristesse, j'ai vu tes larmes, elles m'ont touché. Je veux maintenant entrer en communion avec toi et t'aider à continuer à Vivre". Comme si, de cette nouvelle relation avec Jésus, s'ouvrait devant cette femme, une infime possibilité de Vie malgré les larmes...

Alors, Jésus touche le cercueil et le cortège s'arrête. Lorsque Dieu est touché au coeur, il touche à son tour, il se rend présent et sa présence nous fait faire une pause. Il touche à son tour ce qui en nous est mort pour lui redonner vie et cela demande du temps.. Il entre en relation profonde avec nous, pour nous faire prendre conscience de sa présence à nos cotés. Présence qui est vie et cesse de couler en nos veines, Présence qui est amour et ne cesse de battre en nos coeurs. Dieu marche avec nous, et encore plus intensément dans ces moments où la douleur est extrêmement violente...

"Jeune homme, je te l'ordonne, lève-toi". Ne reste pas mort dans le coeur de ceux qui t'aiment, il faut continuer à vivre et à donner la vie. Les personnes qui disparaissent continuent à vivre en nous. Ils continuent à faire parti de notre vie, même si ce n'est plus de la même manière.

Il est dit, que "le mort se redressa et se remit à parler". Les larmes ne sont plus là, c'est la Parole qui les a remplacé. Elle relève ce qui est mort en nous pour lui donner vie.

Les paroles que nous disons, alors même que nous sommes dans la plus grande peine, ou la plus grande tristesse, impressionnent souvent ceux qui les entendent, car elles viennent de l'Essentiel qui nous habite. Ces Paroles ont alors un retentissement Universel, car elle deviennent écho de La Parole.

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