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Jean 3, 31-36

  • Photo du rédacteur: Nicodème
    Nicodème
  • 12 avr. 2018
  • 4 min de lecture

« Celui qui vient d’en haut est au-dessus de tous. Celui qui est de la terre est terrestre, et il parle de façon terrestre. Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous, il témoigne de ce qu’il a vu et entendu, et personne ne reçoit son témoignage. Mais celui qui reçoit son témoignage certifie par là que Dieu est vrai. En effet, celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, car Dieu lui donne l’Esprit sans mesure. Le Père aime le Fils et il a tout remis dans sa main. Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui refuse de croire le Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui. »


Comparer les différentes traductions est parfois bien intéressant… La traduction de Chouraqui m’aide beaucoup a saisir certaines nuances qui ont leur importance dans la compréhension ensuite du sens profond de cette Parole.


Par exemple : " Celui qui vient d’en haut est au-dessus de tous"

Chouraqui dit : "Qui vient d'en-haut est au-dessus de tout" ce qui est un peu différent. 

Être au dessus de "tous" donne une impression de quelqu'un de supérieur aux hommes, mais on a l'impression que cela nous est imposé d'en-haut. Alors que au dessus de "tout" cela nous ouvre sur « l’identité » de Dieu, « le Seigneur du ciel et de la terre » Celui qui est au dessus de toute sa création, parce que son créateur. C'est la même chose en soi, mais l’intonation n’est pas la même il me semble...


"Mais celui qui reçoit son témoignage certifie par là que Dieu est vrai." là encore en comparant la traduction, il me semble que Chouraqui est nettement plus pertinent et profond : "Qui reçoit son témoignage, scelle de son sceau qu'Elohîm est vérité

"Scelle de son sceau" est beaucoup plus fort que « certifie » ! Sceller de son sceau c'est s'impliquer personnellement dans la réponse à donner et le signifier par un geste unique, qui nous appartient, que nous seul pouvons poser. Ce qui est sceller est sceller.  C'est de l'ordre du durable et de la plus haute importance. Recevoir le témoignage de Jésus c’est de cet ordre là ! C’est accepter cette alliance avec Dieu qui a déjà fait alliance avec nous. La portée de cet acte de foi va très loin, c’est la parole donnée qui ne se reprend pas.

 

Je continue le texte : « Celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, car Dieu lui donne l’Esprit sans mesure. » La encore un différence importante dans la traduction de

Chouraqui : " oui c'est celui qu'Elohîm envoie, il parle des dires d'Elohîm ; oui sans mesure il donne le Souffle.” 

Je ne remet pas en cause le fait que Jésus soit rempli du Souffle, c’est une évidence même,  mais dans la phrase de Chouraqui ce mouvement du don de l’Esprit à tous est accentué. C’est Jésus qui donne le Souffle et il le donne sans mesure ! C'est un renversement de situation. Celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu reçoit le Souffle sans mesure et immédiatement ! C’est magnifique !

Jésus non seulement nous montre Le Chemin, mais en plus il nous donne Le Souffle “sans mesure”  pour le vivre.

Cela me semble tellement plus dynamique et ouvert sur l’Avenir. Dieu est tout sauf un Dieu qui se replie sur Lui-même ! Il n’EST que pour se donner pleinement, et le moyen de se donner c’est Son Souffle de vie qu’il nous donne sans mesure par son Fils !


Et puis cette phrase finale qui m'a fait un peu tiquer !

"celui qui refuse de croire le Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui."

Chouraqui dit ceci : "Qui refuse d'adhérer au fils ne voit pas la vie, mais la brûlure d'Elohîm demeure en lui."

Déjà ce qui me surprend, c'est le présent employé. "ne voit pas la vie" c'est immédiat, ce n'est pas demain ou après-demain, c'est tout de suite. Adhérer, croire est lié à "voir la vie", "voir le jour", naître, tout de suite. 

Quand à la traduction du mot colère, en brûlure, c'est pas tout à fait la même résonance ! La colère de Dieu, semble être quelque chose d'extérieur à moi, qui me tombe dessus avec une certaine violence. Dieu manifesterait son désaccord en se mettant en colère ! Quelle horreur ! en tout cas c’est ce que peut induire la lecture de la traduction liturgique...

Or la brûlure, c'est quelque chose de plus intérieur il me semble. "La brûlure de Dieu demeure en lui". Même si l'homme le refuse, l'Amour continue d'aimer en brûlant à l'intérieur.  Il brûle d'amour de nous rejoindre mais ne force jamais la porte. Si nous refusons d’adhérer à son Fils, il respecte ce choix et demeure tout de même en nous, en “brulant d’Amour” et espérant qu'un jour nous répondrons à cet amour. 

C'est pas tout à fait la même chose en fait ! Du coup le mot “brulure” me semble être la bonne intonation, pour comprendre que cet Amour du Père est infini et ne demande qu’à se donner à l’infini..

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