Jean 15, 18-21 Vous n'appartenez pas au monde...
- Nicodème
- 5 mai 2018
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En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : " Si le monde a de la haine contre vous, sachez qu’il en a eu d’abord contre moi. Si vous apparteniez au monde, le monde aimerait ce qui est à lui. Mais vous n’appartenez pas au monde, puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde ; voilà pourquoi le monde a de la haine contre vous. Rappelez-vous la parole que je vous ai dite : un serviteur n’est pas plus grand que son maître. Si l’on m’a persécuté, on vous persécutera, vous aussi. Si l’on a gardé ma parole, on gardera aussi la vôtre. Les gens vous traiteront ainsi à cause de mon nom, parce qu’ils ne connaissent pas Celui qui m’a envoyé."
Ce "monde" dont tu parles ce matin Seigneur, apparaît comme quelque chose qui s'oppose à Toi, Te rejette, voir même Te persécute et par ricochet, s’oppose à nous, nous rejette ou nous persécute… C’est l'opposition radical à Ta Parole et à Ton Amour et quelque part, l’opposition aussi à ce que nous sommes profondément, comme si les deux oppositions étaient fortement liées. C'est comme si le monde, c'était tout ce qui nous empêchait d'être, vraiment et jusqu'au bout, ce que nous sommes. Force de gravité qui nous attire toujours vers le bas et nous empêche de nous élever..
Pour nous élever, même si nous avons les ailes qu'il faut (à condition qu'elles soient déployées bien sûr), nous avons besoin d'un petit coup de pouce, un bon coup de vent qui nous entraîne vers le haut.
J'aime cette image de St François de Sales que commente Xavier Thévenot et qui m’a donné une piste de réflexion ce matin.
« Chaque humain est comparable à un albatros, un oiseau possédant de très grandes ailes et de toutes petites pâtes. Lorsqu'un tel oiseau se saisit des mouvements ascendants de l'air et se laisse porter par eux, il vole avec une telle agilité et une si grande majesté que cela ne lui semble demander aucun effort. En revanche dès qu'il s'expose sur le sol, il devient lourdaud, disgracieux, et bien incapable, sans le secours du vent de prendre son envol. Il a beau agiter ses grandes ailes, il n'en résulte que de ridicules petits bonds en avant. En plus il fait des efforts frénétiques pour se soulever, plus il est renvoyer à son impuissance. »
Quand nous commençons à percevoir ce pourquoi nous sommes créé, quand nous nous tenons dans notre élément qu'est l'amour de Dieu, alors tel l'albatros dans le vent, agile, heureux, nous prenons appui sur les courants de vie pour déployer toutes nos potentialités dans nos relations avec Dieu avec les autres et avec nous-même aussi.
Nous nous engageons sur ce Chemin en toute liberté, parce qu'il correspond à ce que nous sommes appelés à devenir chaque jour un peu plus en profondeur. Nous quittons le monde, pour nous déployer en Dieu. Véritable révolution intérieure qui se produit et nous transforme un peu comme si nous avions, un pied sur terre et l'autre déjà en route vers le plus haut de nous-même. Nous sommes dans la confiance et nous nous laissons porter. C'est ainsi que résonne en moi cette phrase Seigneur : "Mais vous n’appartenez pas au monde, puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde….Voilà pourquoi le monde a de la haine contre vous."
Le premier obstacle à cette élévation dans l'amour semble être nous-même Seigneur. Nous sommes le terrain d'un vaste combat. Entre ce qui nous attire vers le plus haut de nous-même et ce qui nous tient prisonnier au plus bas de nous-même. Nous sommes créé pour voler très haut et cependant, nous sommes si souvent enlisés dans nos propres sables mouvants, que l'on pourrait nommer nos cibles manquées qui nous rappellent que nous sommes toujours dans le monde même si nous n'appartenons plus au monde.
Tension à vivre sans cesse, à la fois en accueillant le Souffle et simultanément en faisant un travail sur nous même pour déployer nos ailes afin de nous laisser saisir et élever.
Et puis une fois que nous sommes en vol de nouveau rien n’est acquis, d'autres obstacles peuvent se présenter… Une fois que nous nous élevons, nous savons bien qu’il y aura des courants contraires, des perturbations, des orages qui immanquablement nous freinerons dans notre élan vers Dieu et vers les autres… Parfois même ses perturbations viendront nous déstabiliser, nous ferons perdre nos repères et risquerons de nous faire tomber…
« Un serviteur n’est pas plus grand que son maître. Si l’on m’a persécuté, on vous persécutera, vous aussi. Si l’on a gardé ma parole, on gardera aussi la vôtre.
Alors Seigneur tu le sais bien, nous sommes de drôles d’oiseaux ! à la fois lourdauds et si pesants, et en même temps qui peuvent être si majestueux et si beaux. Apprends-nous le chemin pour devenir ce que nous sommes vraiment afin de vivre ta Parole dans toutes nos relations d’aujourd’hui.
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