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Jean 13, 1-15

  • Photo du rédacteur: Nicodème
    Nicodème
  • 29 mars 2018
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 10 avr. 2018


Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout.

Au cours du repas, alors que le diable a déjà mis dans le cœur de Judas, fils de Simon l’Iscariote, l’intention de le livrer, Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu, se lève de table, dépose son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ; puis il verse de l’eau dans un bassin. Alors il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture. Il arrive donc à Simon-Pierre, qui lui dit : « C’est toi, Seigneur, qui me laves les pieds ? » Jésus lui répondit : « Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras. » Pierre lui dit : « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! » Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi. » Simon-Pierre lui dit : « Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! » Jésus lui dit : « Quand on vient de prendre un bain, on n’a pas besoin de se laver, sinon les pieds : on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes purs, mais non pas tous. » Il savait bien qui allait le livrer ; et c’est pourquoi il disait : « Vous n’êtes pas tous purs. »

Quand il leur eut lavé les pieds, il reprit son vêtement, se remit à table et leur dit : « Comprenez-vous ce que je viens de faire pour vous ? Vous m’appelez “Maître” et “Seigneur”, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. »


Pierre ce matin comprend de moins en moins ce que Jésus est entrain de faire. Le Maître, me laver les pieds ! Jamais !

Sa réaction est bien compréhensive, quand on sait que ce geste est réservé aux esclaves. Mais il me semble que l’on peut aller un peu plus loin..

Ce matin je m'arrête sur tes deux phrases Jésus. 

"Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras."

"Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi."

Tes deux réponses à la résistance de Pierre m'interrogent beaucoup Seigneur.

"Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant.." Tu n'as pas toute la mesure de ce que ce geste représente, mais fais-moi confiance. Ce geste tu ne peux le comprendre maintenant... Mais plus tard.. Mais il faut que tu le vives, c’est le passage obligé. Il faut le vivre pour comprendre… Il faut que le Maître se mette a genou devant toi et te lave les pieds et après cela, tu comprendras...

"non jamais tu ne me laveras les pieds !" Pierre est bien résolu à ne pas laisser le maître lui laver les pieds... C'est le monde à l'envers ! 

"Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi." Autrement dit, il faut que tu passes par cette expérience, celle où le maître, en s'abaissant devant toi, rejoint cette partie de toi même où Dieu son Père demeure et t'attendent. Pour cela il faut le laisser descendre en dessous de ton orgueil, de ta suffisance, de tes cibles manquées, au dessous de ton égoïsme et de tes rejets.  Laisse-le descendre et t’accompagner jusqu'à ce lieu où personne ne peut aller sinon Dieu lui même. Dieu sait parfaitement que pour rejoindre l'homme en toute vérité il doit prendre ce chemin, le chemin de la petitesse et de l’humilité. Laisse le Maître t’entrainer avec lui sur ce Chemin. Laisse-toi toucher par ce Dieu qui s'abaisse devant toi, qui veux te rejoindre dans ce que tu as de plus beau, mais qui est parfois si enfouie… 

Laisse-le prendre le chemin de ton coeur.. Parce que laisser Jésus prendre ce chemin, le laisser t’accompagner dans ce « lieu » , cela t’apprendra à ton tour à le vivre avec les autre. Ce geste ce matin me semble être la consécration de l'homme et de sa grandeur. Le « lieu »  désormais de la révélation de Dieu. 

C'est comme si à travers ce geste fort, Tu voulais Jésus nous indiquer Le nouveau Chemin pour rejoindre Dieu, Ton Père qui n’est autre que celui du cœur de l'homme...

Cette phrase qui est dites au début de ce texte me frappe ce matin : 

"Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu"

Jésus, par ce geste incroyable, Tu remets à ce moment précis, tout entre les mains des disciples. Dans ce geste, Tu passes le relais et les invites à faire comme Toi, à faire eux aussi ce geste devant leur frères, afin de partir à la rencontre du Père dans le coeur des autres. Non seulement devenir ces infatigables chercheurs de Dieu dans le coeur des autres, mais aussi permettre aux autres d’être ces infatigables chercheurs de Dieu dans notre coeur.. Une voie royale s’ouvre devant nous !

Il me semble qu'il n'y a pas seulement la notion de service dans ce geste incroyable, mais une véritable invitation à nous mettre à genou les uns devant les autres pour découvrir cette magnifique vie de Dieu... Une invitation à s'abaisser les uns devant les autre, non pour s'humilier, mais pour essayer de comprendre que chaque homme, dans sa grandeur est sorti de Dieu et s'en va vers Dieu. Peut-être avons nous aussi à renaître devant l’autre. A renaître aussi d’En-Haut, à renaître de chaque homme qui porte en lui une part d’éternité. Mais aussi peut-être avons-nous aussi à permettre à l’autre de renaitre d’en haut par notre propre vie. Ce geste va bien dans les deux sens et ne trouve son sens que dans les deux sens… Tu as vécu ce geste dans les deux sens Jésus. Tu as laissé Marie, laver tes pieds avec le parfum et les sécher avec ses cheveux. Tu l’as laissé faire ce chemin au coeur de ton coeur et aujourd’hui, c’est Toi qui nous lave les pieds...

Désormais Jésus, par ce geste, tu as passé le relai pour que nous continuions à chercher Ton Père dans le cœur des hommes et que nous permettions à d’autres de le chercher aussi en nous et chez les autres.. Ce va est vient me parle tellement ce matin..

Cette citation de Janusz Korczak me suit depuis bien longtemps maintenant. Il parle des enfants et il me semble qu'elle pourrait très bien s'adapter à notre relation avec chaque personne...

"Vous dites 'C'est fatigant de fréquenter les enfants !'

Vous avez raison.

Vous ajoutez 'Parce qu'il faut se mettre à leur niveau,

se baisser, s'incliner, se courber, se faire tout petit !'

Là, vous avez tort.

Ce n'est pas cela qui fatigue le plus.

C'est plutôt le fait d'être obligé de s'élever jusqu'à la hauteur de leurs sentiments,

de s'étirer, de s'allonger, de se hisser sur la pointe des pieds pour ne pas les blesser."

C'est bien tout le sens de ton geste ce matin Jésus. En t'abaissant devant nous, tu t'élèves jusqu'à la hauteur de nos sentiments, tu t'étires, tu t'allonges, tu te hisses sur la pointe des pieds pour ne pas nous blesser mais surtout pour nous dévoiler Le Père.

Alors bien sûr que Pierre ne comprend pas ! Comment pourrait-il en un tel moment prendre la mesure de ce geste si incroyable ! D'ailleurs moi non plus je n'ai certainement pas pris toute la mesure de ton geste Jésus, il a y encore tant à découvrir, mais ce que tu me donnes déjà de percevoir ce matin m'émerveille !

Alors comme Pierre je voudrais aussi te dire, pas seulement les pieds Seigneur, mais les mains, la tête…


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