Perle de lecture "Enfin le royaume" de François Cheng
- Nicodème
- 6 août 2018
- 1 min de lecture

Un jour si je me perds en toi,
me rappelleras-tu mon nom ?
Un jour en toi si tu me retrouves,
me révéleras-tu ton nom ?
Si de mes doigts je te griffe,
m'ouvriras-tu ta main ?
Si, aveuglé, je te blesse,
me donneras-tu ton sang ?
Jour après jour si je te harcèle
accepteras-tu ma peur ?
Nuit après nuit si je t'enténèbre,
me passeras-tu ton feu ?
Privé d'air, d'eau si je t'oublie,
m'accueilleras-tu néanmoins
Coquille éclatée si je m'oublie,
m'habiteras-tu enfin ?
Creuser vers la profondeur du dedans,
C'est affronter les défis du dehors.
Plus on gravit la transcendance sans nom,
Plus on appréhende en soi le sans-fond.
Le Vide. C'est alors qu'au fond de soi
S'ouvre à nouveau la Voie qui du Rien
Avait fait naître le Tout, où la vie
Vécue se découvre en neuve partance.
in "'Enfin le Royaume" de François Cheng - éd. Gallimard
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