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Marc 9, 30-37 Qui accueille un enfant en mon nom....

  • Photo du rédacteur: Nicodème
    Nicodème
  • 22 mai 2018
  • 4 min de lecture

En ce temps-là, Jésus traversait la Galilée avec ses disciples, et il ne voulait pas qu’on le sache, car il enseignait ses disciples en leur disant : " Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. " Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l’interroger.

Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demanda : " De quoi discutiez-vous en chemin ? " Ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : " Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. " Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit : " Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. "


Seigneur on assiste aujourd’hui à une incompréhension totale entre tes paroles et la manière dont les disciples les reçoivent. Il est dit qu’ils ne comprenaient pas, mais avaient peur de t’interroger… Pourquoi ? Peut-être parce que te poser des questions sur la mort c’est du même coup s’ouvrir à l’accueil de la réponse et cette réponse leur fait peur…

La mort de nos proches, de ceux que nous aimons est si difficile à envisager. On préfère se dire que de toute manière ce n’est pas pour tout de suite, et on change de sujet…

Toi Seigneur la mort ne te fait pas peur, elle n’a pas de prise sur toi. Tu en parles, comme un fait qui devra arriver. Tu seras livré aux hommes, Tu seras tué et Tu ressusciteras.. Qu’il est long ce chemin d’acceptation de la mort… Qu’il est long aussi ce détachement à vivre pour ne pas être prisonnier de cette peur.

Il est dit que Tu traverses la Galilée avec tes disciples. Cette traversée pourrait symboliser justement ce chemin. Galilée en hébreu voulant dire "circuit" ou "cercle"... Toi Seigneur, tu ne tournes jamais en rond, tu traverses tout ce qui enferme. Tu ne te laisses jamais enfermer dans la spirale d'une peur quelqu'elle soit mais tu la traverses avec nous. C'est pendant cette traversée que tu oses parler de ta propre mort. Mais eux, ne comprennent pas. Ils changent de sujet et restent dans leur peur...

Et la conversation bascule sur tout autre chose. Aucun rapport apparent avec la mort… Et pourtant, il me semble qu’il y a tout de même un lien avec la suite… Peut-être qu’il ne s’agit pas de la même mort. Peut-être qu’il s’agit d’une petite mort à soi-même qu’ils vont devoir vivre pour parvenir à s'élever jusqu'au plus haut d'eux-même…

Ils cherchent à s’élever, à se grandir vis à vis des autres. Ce n’est pas un péché en soi, mais là où ça coince c’est le but final. Ils semble chercher à s’élèver pour eux-même, pour leur réputation, pour leur honneur, pour leur gloriole, pour être plus grand que les autres et ainsi se mettre en position de dominateur ?

Puis ils arrivent à Capharnaüm, changement de lieu... Capharnaüm signifiant en Hébreu, "village de la consolation". C'est interessant. Après l'épreuve de la traversée, voilà le temps de la consolation. Et c'est Jésus qui prend la Parole :

« Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »

Jésus ne va pas contre leur désir de s’élever, mais désamorce rapidement le but final de ce désir et le réoriente vers le Service du frère. Il leur montre l'autre sens de l’élévation, celui qu’il prend lui-même, celui du service, de l’attention à l’autre .. Il renverse la logique du monde. Il y a un moyen de grandir en nous faisant petit et serviteur de nos frères.

Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit : « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »

J’aime cette citation de Korszak à propos de l’éducation des enfants, mais qui pourrait si bien s’adapter au texte d'évangile d'aujourd'hui.

" Vous dites :

- C’est épuisant de s’occuper des enfants.

Vous avez raison.

Vous ajoutez :

- Parce que nous devons nous abaisser à leur niveau. Nous baisser, nous pencher, nous courber, nous rapetisser.

Là, vous vous trompez.

Ce n’est pas cela qui nous fatigue, mais c’est le fait que nous devons nous élever jusqu’à la hauteur de leurs sentiments. Nous élever, nous étirer, nous mettre sur la pointe des pieds, nous tendre vers eux.

Pour ne pas les blesser. "

In "Quand je redeviendrai petit" Janusz KORCZAK.


Seigneur apprend-moi à m’élever jusqu’à la hauteur des sentiments de mes frères, apprend-moi à m’étirer, à me mettre sur la pointe des pieds… pour ne pas les blesser.

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